Vingt ans après Parizeau
Sommes-nous en voie d’extinction ?
«La démographie, c'est le destin» -Auguste Comte




Rhéal MATHIEU
Expression libre, Mon-Quebec.com
mercredi 23 avril 2014




Il est nécessaire d’analyser sans complaisance notre nouvelle situation depuis le retour du PLQ. Et pour ce faire, il faut prendre un peu de recul et de la hauteur, mettre le tout en perspective afin de déterminer les options et les lueurs d’espoir qui pourraient se pointer à l’horizon.

Depuis l’élection du 7 avril 2014, on a beaucoup parlé du vote des immigrants et on a pris conscience de sa mobilisation par le PLQ.

Quels sont les faits ?

Voici un tableau de l’ISQ (Institut de la statistique du Québec), illustrant le taux de naissances, au Québec, entre 1975 et 2012 [voir source].

Il y a 18 ans, en 1996, le nombre d’enfants par femmes au Québec était d’environ 1.6. En 2012, il était près de 1.9.

Il semble donc évident que le nombre d’habitants au Québec, n’aurait normalement pas dû augmenter, ce qui n’aurait pas été un mal en soi. En effet, le travail est une marchandise qui se vend et dont le prix, c’est-à-dire, le salaire, dépend de l’offre et la demande.

Une légère rareté de la main d’oeuvre entraîne habituellement une légère augmentation des salaires. Malheureusement pour les travailleurs salariés, habituellement, l’économie capitaliste vient pallier à ce phénomène par l’immigration afin de limiter l’augmentation des salaires.

Toujours selon l’ISQ, « les échanges migratoires ont permis au Québec de réaliser un gain net de 40 700 personnes en 2012. Le solde migratoire international (immigrants moins émigrants) ajoute 49 000 personnes à la population québécoise, tandis que le solde migratoire interprovincial (entrants moins sortants) en retranche 8 300. Le solde migratoire total affiche un niveau élevé depuis quelques années, le sommet se situant en 2010 (44 200). Le Québec a accueilli un peu plus de 55 000 immigrants en 2012. Il s’agit du plus haut niveau enregistré depuis 1957 » [voir source].

La réalité de cette immigration s’exprime clairement dans le vote québécois. Depuis 19 ans et demi, entre l’élection du 12 septembre 1994 et celle du 7 avril 2014, il y a eu plus d’un million de nouveaux électeurs, exactement 1,118,975, pour une moyenne de 57,146 nouveaux électeurs par année. Il y a une différence notable entre les statistiques du DGEQ et celles de l’ISQ. Des fraudes électorales possibles, mais passons...

J’ai ajouté au graphique la tendance du vote du PQ. En 20 ans, il passe de près de 2,000,000 à près de 1,000,000 de votes.

En 1994, sous la direction de Parizeau, le PQ, avec seulement 13,744 votes de plus que le PLQ, avait obtenu un gouvernement majoritaire de 77 députés et 47 pour le PLQ. La carte électorale avait joué en notre faveur.

Mais, depuis ce temps, le PLQ a pratiquement toujours eu plus de votes que le PQ. Le miracle de 1994 n’arrivera plus.

Des tendances irréversibles

À l’élection de 2018, il y aura un quart de million de plus de nouveaux électeurs issus de l’immigration. Il s’agit de ceux qui auront obtenu la citoyenneté canadienne entre le 7 avril 2014 et le 1er octobre 2018.

Pour 2012, « Près de 30 % des nouveau-nés ont donc au moins un parent né à l’étranger. Il y a 20 ans, cette proportion était d’environ 15 % » [voir source].

Ceci, sans tenir compte des enfants d’immigrants, nés ici avant 2012, élevés en vase clos, et non intégrés. Or, selon l’Institut de la statistique du Québec, la majorité des immigrants, de 2002 à 2012 est venue d’Afrique du Nord et est, par conséquent, musulmane [voir source].

En d’autres mots, mes biens chers frères, il semble bien que nous sommes cuits. En bout de ligne, Durham et la démographie auront fort probablement raison de NOUS.

Les options et l’espoir

Force est de constater que le résultat de l’élection d’avril 2014 n’est pas un accident, mais plutôt une tendance de la démographie qui s’exprime dans le vote de l’immigration.

Devant ces arguments démographiques incontournables, la seule façon réaliste d’espérer arracher le pouvoir au PLQ est que l’opposition forme un bloc nationaliste voué à la défense des intérêts et des valeurs québécoises, le plutôt possible et bien avant 2018. Un genre de parti d’unité ou de salut national, réunissant et fusionnant les clientèles de la CAQ et du PQ.

Donc, et ce n’est pas de gaité de cœur que j’écris cela, l’indépendance, par quelque méthode que ce soit, sera mise de côté comme option réaliste à court terme.

La seule voie honorable, pour les militants de terrain, sera la guerre de tranchée et la résistance active. Ce sera le combat pour la laïcité, pour la défense des valeurs québécoises et contre les Intégristes de toutes sortes qui nous envahissent.

Ceux qui ne seront pas de ce combat, par leur inertie ou pour quelques autres raisons, seront dans le camp adverse même s’ils brandissent bien haut le drapeau du Québec ou des Patriotes et même s’ils crient bien fort « Pour le pays du Québec » et « Vive le Québec libre ».

Un peu d’agitation sociale, on ne sait jamais, pourraient contribuer à faire baisser le nombre d’immigrants au Québec et faire prendre conscience aux Québécois de souche qu’ils sont en voie d’extinction, entraînant ainsi une prise de conscience et un combat ultime.